La basilique Notre-Dame de Fourvière est un édifice religieux situé à Lyon, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Construite au sommet de la colline de Fourvière, elle surplombe la célèbre ville des lumières. Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1998, Notre-Dame de Fourvière accueille chaque année plus de 2 millions de pèlerins et touristes. Devenue symbole de la ville de Lyon, elle fait honneur à la vierge Marie et doit son architecture particulière de style byzantin, gothique et romane à l’architecte Pierre Bossan. Dans cet article, nous allons retracer l’histoire de cette basilique, tout en nous intéressant aux différents éléments architecturaux qui composent cet incontournable site touristique Lyonnais.
La chapelle Saint-Thomas et le début des pèlerinages
En 1168, Olivier de Chavannes, chanoine de Saint-Jean, fait édifier sur la colline de Fourvière une petite chapelle, en l’honneur de Saint-Thomas. Mais au 17ème siècle, une épidémie de peste ravage la ville de Lyon et les échevins font appel à la vierge Marie pour éradiquer la maladie dévastatrice qui se propage depuis 1628. En 1642, une procession est organisée à Notre-Dame afin d’implorer la délivrance de la peste. L’année suivante, un pèlerinage annuel est entériné : il aura lieu chaque année le 8 septembre, jour de la nativité de Marie, sur la colline de Fourvière. Le cortège annuel se déroule ainsi depuis 1643 entre la Cathédrale Saint-Jean de Lyon et la Chapelle Saint-Thomas. Au milieu de 19è siècle, l’édifice religieux, qui fait désormais honneur à la vierge Marie, tombe en ruine et des travaux de restauration démarrent en 1849. Un nouveau clocher à base carrée surmonté de deux étages est construit et un dernier étage octogonal coiffé d’une coupole surplombe l’édifice. Le 8 septembre 1852, une statue de la vierge Marie réalisée par Joseph-Hugues Fabisch doit être posée au sommet du clocher. La sculpture recouverte d’or mesure 5.60 mètres de haut et pèse près de 3 tonnes. Mais suite aux intempéries, la pose, initialement prévue le 8 septembre est reportée au 8 décembre. Depuis cette date, et en signe de piété, les lyonnais allument chaque année des lampions sur les appuis de fenêtres. Cet événement majeur dans l’histoire de Lyon marque ainsi la naissance de la fête des lumières. Les pèlerins étant de plus en plus nombreux à se rendre sur la colline de Fourvière, un projet d’agrandissement du sanctuaire est envisagé dès la seconde moitié du 19è siècle.
La naissance du sanctuaire et de la future basilique
Dans un premier temps, Monseigneur Bonald créé la commission de Fourvière et fait l’acquisition de terrains sur la colline afin de sanctuariser le site. De nouvelles constructions doivent être réalisées et la chapelle Saint-Thomas doit être dégagée de son environnement médiocre. En 1866, la commission et les autorités ecclésiastiques s’accordent sur un projet de construction d’une nouvelle église. Les travaux sont confiés à Pierre Bossan, un architecte lyonnais qui se rendra à Rome pendant deux ans afin de consolider les plans de la future basilique. Il faudra néanmoins attendre une trentaine d’années entre les premières esquisses de l’édifice et la pose de la première pierre. Le sous-sol étant de piètre qualité, le projet de basilique doit être reculé de trois mètres, ce qui atténue l’effet de surplomb initialement prévu dans le ciel lyonnais. Les réseaux souterrains sont en partie voûtés et des citernes sont mises en place afin de drainer les eaux en sous-sol. La première pierre de Notre-Dame de Fourvière est posée le 8 novembre 1872, à 22 mètres de profondeur ! Les tours sont soutenues par 20 mètres de béton et 4 à 5 mètres sont nécessaire pour la crypte. Le granite local présent dans le sol n’étant pas de bonne qualité, il faut importer des pierres pour la construction de l’édifice. De la pierre calcaire de couleur blanche en provenance de la région lyonnaise est ainsi utilisée, sa blancheur évoquant la virginité de Marie. 825 mètres cube de travertin du Bugey sont utilisés pour construire les voûtes de l’édifice. Les 16 colonnes soutenant la nef qui culmine à 27 mètres de hauteur sont réalisées dans du marbre bleu. Une charpente métallique destinée à être recouverte d’ardoises d’Angers remplace la charpente en chêne initialement prévue. A noter aussi que la basilique Notre-Dame de Fourvière jouit d’un statut juridique particulier parmi les édifices religieux français : en effet, depuis sa construction, elle est propriété de ses donateurs, et non propriété ecclésiastique. C’est pourquoi à l’aube du 20è siècle, juste avant la promulgation de loi de séparation de l’église et de l’état, Victor Augagneur, alors maire de Lyon, avait émis le souhait de fermer la basilique de Fourvière. Son souhait ne fut heureusement pas exaucé !
L’architecture de Notre-Dame de Fourvière
La basilique est agrémentée de 4 tours d’angle de forme octogonale, dont 2 situées en façade. Haute de 48 mètres, elles sont légèrement évasées à leur sommet :
- La tour nord-ouest représente la force.
- La tour sud-ouest représente la justice.
- La tour nord représente la prudence.
- La tour sud représente la tempérance.
Paul Abadie, concepteur de la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre considère que ces tours d’inspiration arabo-normande ne sont pas adaptées au sanctuaire, critiquant ainsi l’oeuvre de l’architecte Paul Bossan. L’abside de la basilique est couronnée d’une statue de l’archange Michel, comme au Mont Saint-Michel. La façade occidentale est encadrée par les tours représentant la force et la justice.
Notre-Dame de Fourvière est en fait composée de deux églises superposées, accessibles chacune via le parvis et reliées par l’escalier de la Sagesse, un escalier monumental à double volée réalisé par Louis Sainte-Marie Perrin. L’église basse, que l’on nomme improprement crypte, est dédiée à Joseph et représente la face cachée de la Sainte Famille. Initialement pensée comme entrée principale du sanctuaire par Pierre Bossan, cette partie reste cependant inachevée, les constructeurs étant pressés de passer à l’église église haute. Une statue de Joseph portant l’enfant Jésus est visible sur la partie supérieure de l’autel. Au pied, sept mosaïques évoquent les sept péchés capitaux. De nos jours, l’église basse accueille 11 statues de vierges provenant de sanctuaires du monde entier.
L’église haute est précédée d’un porche d’une dizaine de mètres de profondeur et dominée par trois coupoles éclairées par six vitraux. Huit chapelles sont présentes et l’abside est éclairée grâce à sept hautes verrières. L’intérieur est décoré de mosaïques relatant l’histoire de la vierge Marie dans l’histoire de France ainsi que dans son rapport à l’église. Onze mosaïques dites « hérésies » entourent l’hôtel principal de l’église haute. Cette partie de la basilique accueille aussi un grand orgue, restauré en 1996.
Le jardin du Rosaire
Le jardin du Rosaire permet d’accéder au site de Fourvière depuis les quartiers du vieux Lyon par l’intermédiaire de la montée Saint Barthélémy ou la montée des Chazeaux. Aménagé au 19è siècle lors de la construction de la basilique, il offre un passage aux processions qui ont lieu chaque année en l’honneur de la vierge Marie. Près de 1 400 mètres de chemins relient esplanades, terrasses et belvédères, offrant ainsi sur deux hectares des découvertes patrimoniales et botaniques aux visiteurs. Lors de son ascension, on peut y apercevoir la maison de Pauline Jaricot (qui avait installé autrefois un péage permettant d’accéder au site) ainsi que la chapelle Sainte Philomène et la statue Saint-Joseph. Ombragé grâce à des marronniers, des tilleuls et des érables, le jardin du Rosaire est aussi composé de feuillages persistants comme des buis et du houx, ce qui permet d’évoluer dans un espace de verdure, quel que soit la saison. Une roseraie, ainsi qu’un verger agrémente aussi le jardin du Rosaire.
Notre-Dame de Fourvière : informations pratiques
La basilique est située dans le 5è arrondissement de Lyon, dans le quartier Fourvière. Pour accéder au site avec les transports en commun, il suffit de prendre le funiculaire à l’arrêt Vieux Lyon, situé sur la ligne D du métro. Pour les plus téméraires, la basilique est aussi accessible à pied en empruntant les fameuses marches de la colline de Fourvière. Les horaires de visites et autres informations pratiques sont consultables sur le site www.fourviere.org/fr