La place Stanislas de Nancy, une des plus belles places au monde

La place Stanislas est une célèbre esplanade française située dans la ville de Nancy, en région Grand-Est. Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1983, sa construction remonte au 18è siècle et elle doit son nom à son créateur, l’ancien duc de Lorraine, Stanislas Leszczynski. Elue 4è plus belle place du monde par le guide Lonely Planet en 2013, elle attire chaque année de nombreux touristes français et internationaux venus visiter le joyau de la ville de Nancy. Composée de trois places, son architecture de style classique est mise en avant par les fameuses grilles d’or de style rococo réalisées par Jean Lamour. Dans cet article, partons à la découverte de cette emblématique Place Royale et des éléments architecturaux qui la composent.

Les origines de la place Stanislas de Nancy

En 1751, afin d’honorer son gendre Louis XV roi de France, Stanislas Leszczynski, duc de Lorraine, envisage de construire une nouvelle place royale à Nancy. Souhaitant conjuguer les services administratifs de la ville et les lieux de divertissement, il choisit comme site l’ancienne esplanade qui sépare la ville vieille de la ville neuve érigée par Charles III. Le projet de construction de la nouvelle place est confié à Emmanuel Héré, premier architecte du roi. La première pierre est posée le 18 mars 1752 et les travaux s’échelonneront sur un peu plus de 3 ans. L’inauguration de la place Stanislas a lieu le 26 novembre 1755 et le duc de Lorraine quitte le château de Lunéville pour s’installer au château de la Malgrange. Les bâtiments qui ornent le tour de la place respectent l’ordonnance de l’architecte Jules-Ardoin Mansart et sont réalisés dans un style classique. Des édifices à étages aux façades régulières rappellent ceux de la place Vendôme et de la place de la Concorde à Paris. Quelques éléments d’inspiration baroque viennent aussi compléter le style classique de la place comme l’Arc Héré. La place Stanislas est entourée de six monumentales grilles en fer forgées réalisées par Jean Lamour.

La place de la Carrière

La place Stanislas de Nancy regroupe trois places, parmi lesquelles la célèbre place de la Carrière dont les origines remontent au 16è siècle. Séparée par la rue Héré et par l’Arc Héré, un édifice datant du 18è siècle, la place de la Carrière se situe dans le prolongement de la place Stanislas. Autrefois, l’esplanade servait de lieu pour les jeux, les tournois et les activités équestres. Dès la fin du 16è siècle, une Porte Royale est creusée dans les remparts de la ville vieille, afin de communiquer avec les habitants de la ville neuve. Dès 1751, Stanislas décide de réunir la « ville vieille » à la « ville neuve » en raccordant la place de la Carrière, la Porte Royale et une vaste esplanade en une seule et unique place : la place Stanislas. Le palais du gouvernement, autrefois nommé palais de l’intendance, est édifié au nord du site. L’hôtel Héré, ou encore pavillon Héré, est quant à lui classé aux monuments historiques depuis mai 1928.

La statue de Stanislas Leszczynski a remplacé celle de Louis XV en 1831
La statue de Stanislas Leszczynski a remplacé celle de Louis XV en 1831

La place d’Alliance à Nancy

Située dans la ville neuve de Nancy, la place d’Alliance doit son nom à la commémoration du traité d’alliance franco-autrichien de 1756. Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1983, elle est identifiable par sa fontaine centrale, sa double rangée de tilleuls centenaires ainsi que par ses magnifiques hôtels particuliers qui la bordent. Lors de sa construction, la place d’Alliance abritait le jardin potager du duché de Lorraine, suite au démantèlement des remparts de la ville vieille par le duc Léopold premier. Ses dimensions modestes de 80 mètres par 60 mètres en font la plus petite des trois places. La fontaine entourée d’un bassin et sculptée par Paul-Louis Cyfflé est classée aux monuments historiques depuis 1925. Tout comme sur la place de la Carrière, des hôtels particuliers à l’architecture commune bordent la place d’Alliance.

L’hôtel de ville de la place Stanislas

Situé au sud et long de 98 mètres, l’hôtel de ville est le plus grand des bâtiments de la place Stanislas. Sa façade est ornée des armes de Leszczynski et du blason de la ville de Nancy. Une horloge centrale est encadrée par deux statues incarnant la justice et la prudence. L’intérieur de l’édifice a été réaménagé au fil des ans mais de nos jours seuls subsistent le vestibule, l’escalier et le salon carré. L’entrée se fait par un vestibule et son escalier à deux courbures a été créé par Jean Lamour, à qui l’on doit notamment les monumentales grilles en fer forgé de la place. Classé aux monuments historiques depuis 1886, le bâtiment accueille depuis sa construction la mairie de Nancy.

L’opéra national de Lorraine

Situé au numéro 4 de la place Stanislas, l’opéra national de Lorraine est le pavillon orienté près de la fontaine Amphitrite. Érigé en 1753 par l’architecte Jean-François de la Borde, il abrite d’abord l’hôtel des fermes, avant d’être vendu comme bien national au lendemain de la Révolution Française. Pendant plus d’un siècle, l’édifice hébergera aussi l’Évêché jusqu’au début du 20è siècle. Mais suite à la destruction du théâtre de la comédie situé de l’autre côté de la place, l’Etat prend à nouveau possession du bâtiment en 1909 pour y installer le nouveau théâtre. Des travaux d’aménagement sont réalisés et le 14 octobre 1919, l’opéra national de Lorraine, dont les décors intérieurs sont inspirés de l’Opéra Garnier, est inauguré lors de la représentation de Segurd, le spectacle d’Ernest Reye.

Le musée des Beaux-Arts de Nancy

Situé au numéro 3 de la place, à proximité de la fontaine Neptune, le musée des Beaux-Arts a tout d’abord accueilli le collège de médecine et de chirurgie de Nancy, avant d’héberger le théâtre de la comédie, jusqu’à sa destruction lors de l’incendie du 4 octobre 1906. Au lendemain de sa rénovation, l’édifice accueille le musée de peinture et de sculpture de la ville. En 1936, le pavillon est modernisé et agrandi. Il bénéficie d’une extension sous forme d’aile sur deux niveaux, aménagement marqué par son escalier à double volets de type art déco. Près de 40 000 œuvres et collections y sont exposées, composées principalement d’arts graphiques et de peintures européennes. Le musée des Beaux-Arts de Nancy accueille chaque année plus de 100 000 visiteurs.

La fontaine Neptune représente Dieu surplombant des enfants à cheval sur des dauphins
La fontaine Neptune représente Dieu surplombant des enfants à cheval sur des dauphins

La statue de Stanislas

Située au centre de la place, la statue de Stanislas a été inaugurée en 1831, en remplacement de la statue de Louis XV détruite durant la Révolution Française. Réalisée en bronze par le sculpteur Georges Jacquot, elle représente le monarque en habit polonais vêtu d’un manteau royal. L’histoire raconte que Stanislas Leszczynski pointe symboliquement le doigt en direction de l’effigie de Louis XV, représenté en médaillon sur le bas-relief doré au sommet de l’Arc Héré, situé juste en face de la statue.

L’Arc Héré de Nancy

Situé sur le côté nord de la place Stanislas, à l’extrémité de la rue Héré, l’Arc est construit sur l’emplacement de l’ancienne Porte Royale édifiée par Louis XIV et détruite en 1752 par Stanislas Leszczynski. Dessiné par Emmanuel Héré, il reproduit l’Arc de la porte Saint-Antoine de Paris et s’inspire de l’Arc de Septime Sévère de Rome. Achevé en 1755, l’Arc Héré évoque ainsi la guerre et la paix symbolisé par des branches d’oliviers et de lauriers sur sa corniche. Initialement, l’Arc, qui en fait était une porte royale, était relié aux remparts par des galeries et son sommet faisait parti du chemin de ronde. Les murailles qui l’entouraient ont été abattues en 1772 et 1847. Isolée, la porte devient alors un Arc de Triomphe. L’Arc Héré est classé aux monuments historiques en 1923.

Les deux fontaines de la place Stanislas

Deux fontaines symétriques représentant Neptune et Amphitrite sont disposées aux angles de la place Stanislas. De style rococo, ces fontaines sont surmontées d’un portique en ferronnerie dessiné par Jean Lamour. Réalisées en plomb afin de faire des économies, les fontaines furent les premiers éléments de décoration de la place à être classées aux monuments historiques. La fontaine Amphitrite représente une femme nue et ses deux fontaines latérales ont été supprimées à la fin du 18è siècle, afin d’ouvrir un accès vers le parc de la pépinière. La fontaine Neptune, quant à elle, représente une statue de dieu brandissant un trident et surplombant des enfants à cheval sur des dauphins. La fontaine de Neptune est encadrée par deux petites fontaines représentant aussi des enfants.

Nancy, la ville aux portes d’or

Six monumentales grilles réalisées par le ferronnier Jean Lamour permettent d’accéder à la place Stanislas de Nancy, surnommée « la ville aux portes d’or ». Tout comme les fontaines, les grilles en fer forgé sont de style art rococo et dorées à la feuille d’or. De nombreuses symboles et décorations ornent les grilles de fer forgé, comme le coq ou la fleur de lys qui rappellent la France. Jean Lamour a aussi réalisé les portiques et balcons de l’hôtel de ville de Nancy. Toutes ses réalisations constituent un ensemble homogène et raffiné permettant au célèbre serrurier d’exprimer pleinement son art du dessin.

Chaque année, la ville de Nancy organise la Saint-Nicolas sur sa célèbre place, la traditionnelle fête de fin d’année. Pour plus d’informations, consultez le site www.nancy.fr

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